Il est difficile d'imaginer que ces petites créatures vulnérables deviendront l'un des plus grands prédateurs de l'océan et joueront un rôle essentiel dans l'écosystème des récifs coralliens.
La Polynésie Française est un site privilégié pour l’observation des requins. Sur 350 espèces, une vingtaine sont représentés à travers les 5 archipels. Ce vaste territoire offre à ces specimens un terrain de chasse d’une superficie de 5 millions de km2 présentant une grande diversité de milieux: de l’île haute à l’atoll. Les eaux polynésiennes restent encore un territoire dont l’état de préservation est exceptionnel. Le requin est, ici, dans son sanctuaire, d’autant plus qu’il est protégé depuis 2006.
En ce moment, vous pouvez observer des requineaux longer les plages de Tetiaroa, dans des eaux peu profondes, inaccessibles aux autres requins adultes. Difficile d’imaginer que ces petites créatures si vulnérables deviendront l’un des plus grands prédateurs des océans et également un élément fondamental à la dynamique globale de l’écosystème, notamment dans les environnements coralliens côtiers.
Les espèces les plus représentées à Tetiaroa sont les requins pointes noires et les citrons. En effet l’atoll constitue une véritable aire de nourricerie pour ces deux espèces. Ces requins utiliseraient les « hoa », des passages d’eau entre deux ilots, comme zone de ponte. Ces espèces sont vivipares, les requins pointes noires ont une période de gestation de 9 mois et produisent jusqu’à 4 petits, les requins citrons, quant à eux, gardent leurs petits 10 mois à l’intérieur et mettent bas jusqu’à 13 requineaux.
Naissance et reproduction
Dans la super-classe des poissons, la stratégie de reproduction est généralement quantitative avec un taux de perte extrêmement important. En effet, les poissons pondent des millions d’oeufs qui sont pour la majorité aussitôt mangés par d’autres poissons. Le requin qui est un poisson cartilagineux, se range, au même titre que la raie dans la sous-classe des Elasmobranches (dotés de fentes branchiales latérales (requins) et ventrales (raies). Si les raies sont ovipares, les requins, quant à eux, ont un mode de fécondation plus diversifiés. Selon les espèces, les requins peuvent être ovipares, ovovivipares et vivipares.
L’accouplement
Chez les requins et les raies dimorphisme est évident. Le mâle est muni de 2 organes sexuels, appelés ptérygopodes, qui sont liés aux nageoires pelviennes.
La femelle émet une trainée de phéromones ce qui attire le mâle. Le mâle s’agrippe à la femelle en s’aidant de sa mâchoire. Le mâle mord littéralement la femelle pendant la parade nuptiale, celle ci est justement doté d’une peau plus épaisse. L’accouplement peut durer 2 à 35 minutes; la femelle repart avec de belles marques en souvenir de cette étreinte.
Anatomie et adaptation
On qualifie très souvent le requin d’animal primitif. Certes il domine les océans depuis 350 millions d’années mais il est surtout doté d’une adaptation parfaite à son milieu dès lors qu’il est apparu. Son corps est totalement hydrodynamique et sa peau est couverte de milliers denticules qui favorise la glisse. Il a foie est volumineux, il est rempli d’une huile plus légère l’eau, lui procurant une meilleure flottabilité et des déplacement verticaux très rapide.Ses différentes nageoires sont constituées de fibres cartilagineuses rattachées à la colonne vertébrale lui donnent une propulsion et manoeuvrabilité exceptionnelles.
Les sens aiguisés du requin fait de lui un prédateur hors pair, ils possèdent des facultés uniques dans le règne animal.
Sa vue lui permet de voir dans la pénombre et a aussi un pouvoir réfléchissant. Le requin requiem a une membrane supplémentaire qui lui protège l’oeil en cas de morsure.
Les odeurs lui parviennent via l’eau qui s’écoule dans ses narines. Les substances chimiques diluées dans l’eau sont transformées en pulsions électriques transmises au cerveau. Le requin citron peut détecter 10 gouttes de sang de thon dans un volume d’eau de 5250 m3. Il utilise cette sensibilité olfactive pour repérer les phéromones des femelles. L’oreille du requin est invisible à l’oeil, elle relié à l’eau par les pores minuscules au sommet de sa tête. Il capte les vibrations sonores d’un animal blessé à plus de 2 km. Le requin est parcourut par une ligne latérale liée à son oreille interne, l’organe « acoustico-latéral » qui lui permet également de ressentir les déplacement de l’eau autour de lui, lui donnant la capacité d’évaluer la taille et l’agilité des poissons qui évoluent autour de lui.