En tant que prédateurs de pointe, les requins affectent directement et indirectement tous les niveaux du réseau trophique, en maintenant un environnement océanique sain pour de nombreuses espèces. Malheureusement, la population de requins est en déclin. La perte de ces animaux incroyables pourrait s’avérer dévastatrice pour nos océans et notre planète.
Il y a vingt ans, la Polynésie française créait le plus grand sanctuaire de requins (et de mammifères marins) dans le monde, englobant l’ensemble des cinq millions de kilomètres carrés du pays zone économique exclusive (ZEE). Les Polynésiens ont toujours compris le rôle écologique des requins et ils occupent une place importante dans la culture comme totems et messagers.
Les scientifiques de l’Université de Washington dirigés par le Dr. Aaron Wirsing poursuivent leurs travaux sur les requins à Tétiaroa. Ils ont récemment commencé à déployer des récepteurs acoustiques à l’intérieur de la lagune qui sont capables de suivre étiquetés des Requins à pointe noire du récif et des Requins Citron pour les années à venir.
L’équipe travaille à protéger les requins en comprenant mieux leur comportement et leur mouvement. Leur étude à long terme de suivi des requins vise à fournir une base de référence de les renseignements qu’ils peuvent utiliser pour évaluer les répercussions des changements futurs, comme le réchauffement des eaux; acidification des océans, développement côtier, différents scénarios de gestion des pêches, et plus encore.
En 2020, l’équipe a contribué et publié une étude inédite dans Nature état de conservation des populations de requins de récifs dans le monde entier. Les résultats étaient surprenants; requins de récifs sont devenus rares à de nombreux endroits qui
étaient des habitats de choix, et dans certains cas, les requins peuvent être absents.
En plus de recueillir des données de référence sur le comportement des requins, l’équipe espère que les données recueillies ce projet permettra de répondre à un certain nombre de questions écologiques, notamment :
- Y a-t-il des ‘points chauds’ de l’activité des requins?
- Les juvéniles et les adultes utilisent-ils le lagon différemment (et si oui, de quelle façon) ?
- Si les requins quittent le lagon, reviennent-ils au cours des années suivantes?
- Combien de temps les juvéniles restent-ils dans la lagon de Tetiaroa avant de migrer vers les îles voisines de Tahiti ou de Moorea?
Ils espèrent également ajouter des récepteurs supplémentaires pour étendre leur couverture spatiale à l’extérieur de la lagune dans les années à venir, ainsi que de commencer à étiqueter d’autres espèces de requins (p. ex., Requin Gris du Récif, Raira, Requin à pointe blanche du Récif, Mamaru). Enfin, les récepteurs déployés cette année seront utilisé par les autres projets de recherche en cours à Tetiaroa et pourrait permettre le repérage mouvements d’une variété de téléostéens et de reptiles marins.