Le début de la saison chaude et humide de l'hémisphère sud est annoncé par les visiteurs migrants tels que le bavard errant, appelé uriri en tahitien.
Bien qu’il se situe dans la catégorie des oiseaux “visiteurs”, ce petit oiseau a pris sa place dans l’univers du sacré polynésien puisqu’il est l’émanation des dieux de l’eau. Ainsi Vai’uriri était l’ancien de Mataiea, district situé au sud-ouest de Tahiti, pour les habitants de cette commune, le uriri était porteur de nouvelle, perceptible de loin par son chant mélodieux “oulililili”.
En effet à Tetiaroa, comme partout ailleurs, le Tringa incana se fait d’abord entendre par un chant distinctif qu’il émet le plus souvent lorsqu’il est perturbé dans sa chasse par une présence, humaine ou animale. En bon oiseau limicole, on l’observe le plus souvent le long des plages, des rivières et aux abords des lacs. Il se déplace rapidement et donne de vifs coups bec dans le sable, dans peu d’eau ou dans la vase, pour attrapper des petits poissons ou des invertébrés.
Nous avons le plaisir de l’observer en Polynésie, où il hiverne, à partir du mois de septembre jusqu’au mois de mai. Il fuit le froid glacial de son habitat d’origine et de reproduction situé au Nord-Est de la Sibérie, en Alaska, et du Nord-Ouest du Canada. Il trouve, ainsi, chez nous, des températures clémentes et un garde-manger bien rempli (crustacés, vers de sables, petits poissons).
On remarque tout de même que les chevaliers errants au stade juvénile ne repartent pas obligatoirement vers le Nord pour la saison de reproduction.
Il est de taille moyenne (28 cm), est trapu, et arbore un plumage uniformément gris sur le dessus et blanc sur le dessous. Il est muni d’un bec effilé pour le fourrer dans les cavités des rochers ou des coraux , de petites pattes jaunes et une ligne sombre part de l’oeil allant jusqu’au bec. Son oeil est entouré de blanc. Lors des parades nuptiales (ils sont rarement visible pendant cette période) leur plumage est strié et sombre.
Conseil d’observation:
Installez vous sur la plage ou aux abords d’une rivière ou d’un lac et restez sans bouger. Observer le rivage attentivement, vous le repèrerez probablement pendant sa course. Ou alors cachez vous dans la végétation et écoutez attentivement les chants d’oiseaux. Celui du chevalier errant ressemblera à la sonorité “oulililili”.
Il y a une chanson tahitienne à propos de l'Uriri:
O Vai uriri nui a tere i aoha
C’est le grand Vai uriri qui bougea avec grâce.