Ce protocole de suivi a été réalisé avant, pendant et immédiatement après la dératisation, permettant ainsi d’évaluer l’impact sur les communautés de crabes à la disparition des rats à court, moyen et long terme.
En parallèle, nous avons constaté une augmentation notable de l’activité des crabes violonistes (Paraleptuca crassipes) dans les hoa (chenaux) entre Tiaraunu et Tauini, ainsi qu’entre Hiranae et Oroatera. Cette espèce, qui n’avait été observée qu’en très petits nombres avant la dératisation en 2022, a vu son activité augmenter de façon significative dès la fin de l’année 2022, une tendance confirmée tout au long de 2023. Ces observations ont été réalisées grâce aux recensements simultanés de crabes menés le long des 35 km de transects côtiers mis en place pour recenser les populations d’oiseaux marins tous les trois mois. Nous avons également étudié les différents aspects du comportement des bernard-l'ermite, en liberté et en captivité, en utilisant des protocoles préexistants pour détecter d’éventuels changements comportementaux après la dératisation.
Nous avons pris en compte l’audace et le comportement exploratoire de plus 90 crabes de différents motus. En dernier lieu, nous avons conduit une enquête approfondie sur la façon dont les tupa (Cardisoma carnifex) sélectionnent et transforment leur habitat. Pour y parvenir, nous avons défini les caractéristiques de la densité des terriers de tupa, le substrat et la végétation dans 51 sites (chaque site comprenant 3 à 4 quadrats de 5 km²), sélectionnés de manière pseudo-aléatoire à travers l’atoll, 8 à 12 mois après la dératisation. Nous avons également étudié comment l’activité en surface des tupa varie en fonction du temps et des habitats, et nous avons mesuré l’impact de la densité des tupa sur la consommation de feuilles.